Philippe Piguet (2019)
"L'art de Thomas Tronel-Gauthier est requis par le temps. Il s'applique à traduire dans la matière quelque chose d'une vitalité qui parcourt la surface du monde et des choses. A en saisir un instant pour l'ériger en figure métaphorique du flux essentiel qui les régissent. L'idée d'une géologie, voire d'une fossilisation y sont à l'œuvre dans le soin que met l'artiste à réaliser toutes sortes d'expérimentations conjuguant le naturel et l'artificiel, le réel et l'onirique, la matière et l'imaginaire et qui procèdent d'une sensualité à fleur de peau. "
 
Philippe Piguet (2018)
"Friand d'histoire et de culture, toujours prompt à partir à la découverte de nouvelles situations, Thomas Tronel-Gauthier est en quête d'espaces naturels pour tenter par tout un ensemble de gestes singuliers d'en déchiffrer, à la façon d'un archéologue, la mémoire enfouie. Celles mêlées du vécu et de l'imaginaire. En fait, l'artiste est à la recherche d'un ailleurs innommable, voire improbable, qui s'origine à l'aube d'une histoire de l'homme quand celui-ci entretenait à la nature une relation existentielle. Entre land art et minimalisme, l'oeuvre de Thomas Tronel-Gauthier s'offre à voir comme une réflexion sur notre rapport au monde qui nous invite à l'éveil d'une conscience environnementale."

Ann Hindry (2017)
"Thomas Tronel-Gauthier choisit de convoquer le monde et notre rapport à lui en traitant l'infime de manière à nous renvoyer à la conscience, et/ou à la sensation, de l'infiniment grand. Ses dispositifs, complexes dans leur mise en oeuvre et subtilement évocateurs dans leur état final, sont autant de rappels du lien que nous entretenons à l'habitat qui nous a faits."

Alexandrine Dhainaut (2016)
"Le jeu consiste, par les cartels et les choix plastiques, à proposer et convoquer un véritable ailleurs, spatial et temporel. Le marbre blanc se fait fossile d'une préhistoire toute proustienne. Le plâtre prend les atours d'un récif corallien. Une petite malle se transforme en trésor insulaire miniature. Les vestiges d'une terre volcanique s'éparpillent ça et là. (…)Thomas Tronel-Gauthier opère le même glissement de l'horizontal au vertical, du plan au tableau, et ce qui se trouvait sous nos pieds s'élève devant nos yeux. On le sait désormais : renverser l'horizon, c'est le parfait moyen de voyager immobile."

Marianne Derrien (2016)
"Cherchant le point d'équilibre entre l'aléa du processus naturel et le geste très chorégraphié qui le contraint, Thomas Tronel-Gauthier confirme, de série en série, une conscience environnementale qui interroge les notions de contrôle, de contingence et de métamorphose."

Ann Hindry (2016)
"L'artiste parvient ainsi à évoquer les cultures enfouies aussi bien que les questions sociétales et politiques d'environnement ou de subordination par une re-visitation de la transformation des objets mise en parallèle avec celle irréfragable de la nature. Une prouesse réalisée sans dogmatisme aucun, avec le seul impact de la présence de l'oeuvre. La démarche est à la fois philosophique, politique et esthétique : amener le regardeur à intégrer ce qu'il voit sans se laisser dépasser par ce qui lui est montré."

Julie Crenn (2015)
"Thomas Tronel-Gauthier conserve la trace d'un voyage, d'une émotion, d'une inquiétude comme d'une exaltation. Plus que le souvenir d'un instant perdu, chacune de ses œuvres témoigne d'une vision et d'une manière d'être au monde. (…)Il fait de sa pratique du paysage la restitution, physique et sensible, d'une traversée. De ses yeux et de ses mains, il l'effleure pour en livrer la trace."

Julien Verhaeghe (2015)
"Chez Thomas Tronel-Gauthier, les effluves avoisinent continuellement les consistances, ouvrant un imaginaire singulier du paysage littoral, des îles tropicales et des voyages lointains, c'est-à-dire à un ensemble de motifs qui, en un sens, amalgament l'eau et la terre, plutôt que de les dissocier. Flux et sensations, mélanges perpétuels, traces et mémoires également, car domine le sentiment de faire partie de ce Tout ondoyant dont il faut retracer l'origine. Non, pas seulement. Le contenant est le contenu, ce monde qui nous déborde, nous l'englobons à notre tour et à notre façon, en une dialectique vertueuse qui agrège les paysages mentaux à la vastitude des horizons marins."

Noémie Monier (2015)
"A la lisière entre différents espaces et temporalités, Thomas Tronel Gauthier interroge le rapport entre d'une part un savoir scientifique issu des données physiques et biologiques et d'autre part un héritage symbolique imprégné de croyances et de mythologie. L'inerte et le vivant apparaissent par le biais des empruntes de leur perpétuelle interaction, à la fois produits et producteurs d'un environnement dont le mouvement rythme inlassablement les apparitions et les disparitions."

Emmanuelle Lequeux (2013)
"Mais pas question pour le jeune artiste de changer le plomb en or : il a d'autres quêtes, plus humbles mais aussi essentielles. Lui, c'est la nature qu'il fait artifice, l'instant qu'il fait éternel. (…)Nul hasard si ses œuvres disent la transition, le passage de la densité à la dissolution : c'est de cette matière mouvante que sont faits nos paradis contemporains. "

Camille Paulhan (2011)
"Il semblerait que Thomas Tronel Gauthier soit un artiste de la peau à l'instar de Giuseppe Penone et ses empreintes de paupières, de main ou d'écorces. (…)Ainsi, comme l'eau peut avoir une peau d'huile, le travail de Tronel Gauthier s'intéresse à cette propagation, cette prolifération sans limites. On ne s'étonnera ainsi pas de la référence volcanique dans cet univers aquatique qui semble passé au ralenti, l'artiste ayant intitulé sa première exposition personnelle "Low velocity Zone", ce qui n'est pas un hasard quand on sait que ce terme désigne la zone sous la croûte terrestre où les matières entrent en fusion ; et la lave de devenir un matériau fascinant, loin du dégoût qu'évoquait Sartre pour « le visqueux [comme] agonie de l'eau »."

Emilie Bouvard (2011)
"Comment le corps spongieux peut-il se faire pierre ? Comment l'eau peut-elle devenir dure ? Comment la jeune fille d'eau vive, salée, à la peau polie par le sable et la vague, embellie par les liens d'or fin et les ruisselants bijoux, a-t-elle pu se faire fossile ? Et comment le corps émouvant du naufragé fragile, nu, honteusement caché par le varech, a-t-il retrouvé l'acier froid du glaive, le bois insubmersible du navire ? comment un corps et un cœur peuvent-ils devenir secs ? Je n'ai même plus de larmes."

Marianne Derrien (2010)
"Chacune de ces sculptures convoquent nos sens dans leurs rapports à la matière et à l'imaginaire.
« Dédomestiquer », néologisme de Thomas Tronel-Gauthier, définit ce passage ambivalent entre l'état naturel des choses et leur état domestique, afin de tendre vers, ce qu'il nomme, un artifice naturalisé (…)Faites de turbulences sensorielles, ces œuvres sont une infiltration poétique et amusée dans les données intrinsèques et les potentialités du matériau pour un nouveau parti pris des choses."

Emmanuelle Lequeux (2010)
"Habile à inventer d'étonnants jeux de matière, Thomas Tronel-Gauthier ne se lasse pas d'expérimenter le travail des éléments, dontnaissent des objets à la poésie fragile."

Claire Migraine (2008)
"En interrogeant à la fois la notion de l'intime dans la pratique artistique, les valeurs attribuées au matériau et leur devenir potentiel, la place de l'artiste dans le quotidien et la désacralisation de l'œuvre, l'art de Thomas Tronel-Gauthier vient, dans un perpétuel jeu de dupe, ébranler la distinction entre sculpture et objet. Ses recherches se confrontent aux choses usuelles, domestiques, quotidiennes et en relèguent l'usage fonctionnel pour leur attribuer uniquement un usage imagé, parfois imaginaire et onirique, par l'intermédiaire d'une matière qui apparaît désormais comme un champ de possibilité ouvert aux métamorphoses."