The Last Piece of Wasteland #7 2015 Résine teintée, sable, coquillages, châssis aluminium 153 x 145 cm Pièce unique |
||
The Last Piece of Wasteland #10 2017 Résine teintée, sable, coquillages, châssis aluminium 141 x 137 cm Pièce unique |
||
The Last Piece of Wasteland #6 2015 Résine teintée, sable, coquillages, châssis aluminium 133 x 113 cm Pièce unique |
||
The Last Piece of Wasteland #3 2014 Résine teintée, sable, coquillages, châssis aluminium 121 cm x 98 cm |
||
The Last Piece of Wasteland #2 2014 Résine teintée, sable, coquillages, châssis aluminium 116 cm x 72 cm |
||
The Last Piece of Wasteland #4 2014 Résine teintée, sable, coquillages, châssis aluminium 116 cm x 76 cm |
||
"Paysage-fossile, The Last Piece of Wasteland, série de sculptures réalisée in situ, absorbe et traduit la manifestation naturelle et éphémère de la marée basse en mer du Nord. Dessinée directement sur la plage, cette œuvre de Thomas Tronel-Gauthier convoque le rapport de l'homme avec la Nature, de la matière avec l'imaginaire. Déplacement géographique et géologique entre onirisme et expérimentation, cette mer « hors d'elle-même » se révèle comme une montée des eaux pétrifiées, une désertification poétisée." "(...)The Last Piece of Wasteland (Le Dernier terrain vague) de Thomas Tronel Gauthier se présente comme un fossile de la marée basse en mer du nord, une esthétique du fragment que l'on retrouve dans la série des Peintures Outremer. Ces œuvres prennent toutes la forme de plaques minérales sombres, associant le sillage maritime à l'idée d'une absence, d'un vide, d'une désertion. En première lecture, on peut prendre ces motifs pour les supports d'un discours sur la raréfaction de l'eau dans le monde contemporain, mais la plasticité singulière de ces témoignages ajoutent à l'intention d'alerte une volonté forte de stimuler l'imagination. La richesse du dispositif tient en grande part à l'indécision quant à la texture de l'objet : tantôt pyroclastique, lunaire et caverneuse, tantôt végétale, veineuse et synaptique, les pièces se jouent des écarts entre fragment de terre désolée et nouveau territoire à investir. Le travail du négatif plaçant l'horizon d'attente au-delà de l'interprétation post-apocalyptique, l'hypothèse futuriste qui semble s'y dessiner relève moins d'une science-fiction appliquée, à l'esthétique marquée, que d'une poésie de la reconstruction mentale, tout en sobriété. La cristallisation désertique devient en effet l'occasion d'une reconquête rudérale, comme si le public innervait ces minéraux, les frappait de son organicité mentale pour leur redonner vie." "La série intitulée The Last Piece of Wasteland est composée de moulages effectués à même le sol, reproduisant les dessins que la mer du nord imprime sur le sable lorsqu'elle se retire, laissant apparaître une fois basse une plage humide aux reliefs sinueux. Ces reproductions sous forme de plaques fragmentaires semblent scinder dans la masse l'éphémère et l'éternel, incarnés par ces formations vouées à disparaître et réapparaître, à la fois autres et similaires, rythmées par le cycle incessant des marées. Si la forme est reproduite à l'identique, la couleur appliquée à la résine est beaucoup plus sombre que celle du sable, introduisant un contraste visuel fort puisque l'aspect ainsi obtenu rappelle la roche volcanique ou encore le goudron, après solidification. Marée noire ou terrain calciné, la catastrophe ne semble pas être bien loin. C'est tout du moins ce que suggère ce titre, Le dernier terrain vague : une mystérieuse disparition est sur le point de se produire. Mais de quel « terrain vague » s'agit-il ? Dans cet étrange scénario, « quand la mer monte » (1) c'est le sable qui coule à flot et transforme les salles de bain émaillées d'antan en déserts domestiques. La baignoire îlot n'a jamais aussi bien porté son nom que dans l'incarnation de cette vision onirique, où inquiétude et apaisement sont tour à tour convoqués. La question de l'échelle spatiale et temporelle est centrale puisque ces motifs sont issus d'une matrice à variantes multiples entre micro et macro : les sillons creusés par les fleuves ou les rivières à travers plaines et montagnes produisent des formes semblables à celles imprimées sur la plage. (...) Chez Thomas Tronel Gauthier, le moulage est le moyen d'effectuer des prélèvements, d'archiver les éléments naturels qu'il sélectionne. Cette collecte correspond à la recherche d'un dénominateur commun, dont l'étude relève de la morphogénèse, autant de manifestations permettant de rendre visibles les constantes des lois de la physique qui régissent la matière. La terre, l'eau, l'air, le minéral et le végétal font donc l'objet d'une minutieuse observation, constituant les matériaux de prédilection qu'il emporte dans son atelier. Commence alors son travail d'expérimentations techniques visant à reconstituer et transformer ces phénomènes avec ses propres outils : les matières composites remplacent ou coexistent avec les éléments naturels qu'ils imitent." |
||