The Last Piece of Wasteland #7 "(...)The Last Piece of Wasteland (Le Dernier terrain vague) de Thomas Tronel Gauthier se présente comme un fossile de la marée basse en mer du nord, une esthétique du fragment que l'on retrouve dans la série des Peintures Outremer. Ces œuvres prennent toutes la forme de plaques minérales sombres, associant le sillage maritime à l'idée d'une absence, d'un vide, d'une désertion. En première lecture, on peut prendre ces motifs pour les supports d'un discours sur la raréfaction de l'eau dans le monde contemporain, mais la plasticité singulière de ces témoignages ajoutent à l'intention d'alerte une volonté forte de stimuler l'imagination. La richesse du dispositif tient en grande part à l'indécision quant à la texture de l'objet : tantôt pyroclastique, lunaire et caverneuse, tantôt végétale, veineuse et synaptique, les pièces se jouent des écarts entre fragment de terre désolée et nouveau territoire à investir. Le travail du négatif plaçant l'horizon d'attente au-delà de l'interprétation post-apocalyptique, l'hypothèse futuriste qui semble s'y dessiner relève moins d'une science-fiction appliquée, à l'esthétique marquée, que d'une poésie de la reconstruction mentale, tout en sobriété. La cristallisation désertique devient en effet l'occasion d'une reconquête rudérale, comme si le public innervait ces minéraux, les frappait de son organicité mentale pour leur redonner vie." |