15 rue du feaubourg des trois maisons, 54000 Nancy
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À l'occasion de sa résidence d'artiste chez Ergastule, Thomas Tronel-Gauthier interroge par l'intermédiaire d'une production sérielle l'unicité et l'origine des choses. Il en découle un ensemble d'œuvres nouvelles d'inspiration minérale, et l'édition d'un multiple. À l'origine du projet, une pierre volcanique dont les cavités primitives semblent nous renvoyer à la formation de notre propre terre ou peut-être encore à la spatialité de l'univers jalonné de météorites. Elle est aussi le témoin des flux internes terrestres et de l'inversion des pôles magnétiques. La technique du moulage s'apparente ici au clonage et permet à l'artiste de s'immiscer par le geste entre la nature et l'artifice. Tel un écho, en de longues réverbérations, les roches se dupliquent et se répètent comme un motif jusqu'à en perdre leur provenance. Cette superposition devient tas de pierres, figure modeste, relique d'une destruction ou servant au contraire à l'édification. Ailleurs, surgit le relief d'une île à la géologie singulière, réminiscence d'un voyage fondateur, dans un de ces territoires délaissés de notre monde. Plus loin, les sables d'une plage semblent s'agglomérer et fusionner en d'épaisses plaques de granit noir. Leur surface gravée relate les derniers instants d'un tracé à la beauté éphémère. |