Thomas TRONEL-GAUTHIER
OVERSEAS / par-delà les mers
Espace Brochage Express • 146 Bd de Charonne • 75020 Paris
décembre 2011



communiqué de presse :
   L'exposition personnelle de Thomas Tronel-Gauthier Overseas / par delà les mers fait état des derniers travaux de l'artiste, à quelques semaines de son départ pour Hiva Oa (îles marquises), où il séjournera pour une résidence de trois mois, avec la collaboration des Verrières/Ateliers-Résidences de Pont-Aven. Ce projet voit le jour grâce au Centre National des Arts Plastiques, qui lui a attribué cette année le "soutien pour le développement d'une recherche artistique".

La sélection de pièces présentées ici par l'artiste n'ont pour la plupart jamais encore été exposées au public. Elles témoignent de son intérêt croissant pour la nature, de ses interrogations sur la matière et ses origines. Elles se rapprochent des questionnements scientifiques liés notamment à la morphogénèse, ensemble de lois qui déterminent les formes, la structure des tissus, des organes et des organismes.

On y retrouve notamment une série de peintures bas reliefs à la jonction de la sculpture et la peinture, qui figurent d'étranges motifs arborescents et qui procèdent d'expérimentations autour du médium à peindre, fusionnant maitrise du geste et aléa.
Ce questionnement sur l'origine des choses se retrouve dans Nativité, petite icône sur fond d'or née au contact d'une taloche de maçonnerie.
L'univers marin et l'invitation au voyage sont très présents dans les sculptures valises/boites où s'associent le contenant en bois, la matrice en silicone gris et le bas relief paysager en polyester blanc.
Le support, l'outil et le produit cohabitent en une même unité, dont le volume intégralement plein s'ouvre à la vue du visiteur. Ces géologies blanches offrent un voyage intimiste dans les microsillons et stratifications des coquilles
Les pérégrinations de l'artiste en bord de mer du Nord, ont également donné lieu à une série d'empreintes à marée basse des motifs laissés par l'eau sur le sable.
The last piece of wasteland (le dernier terrain vague) est un fragment dont la surface restitue ces empreintes en négatif. Ce nouveau relief dévie entre la liquéfaction de sa forme et la calcination de sa teinte noir minéral, interroge la destinée de l'eau.
Le Cratère, image étendard en suspend qui se présente comme une figure de l'ellipse (moment de narration interrompu entre deux étapes de la création), offre un vaste champ d'interprétations qui oscillent de la création à la destruction, entre impact, enfouissement et déterrement.
Le Havre, résulte d'un travail numérique sur une photographie des sédiments laissés par les écoulements des eaux usées de ville
Les Alguorescences quand à elles, viennent défier les lois de la gravité, par l’utilisation d’un matériau composite dont le poids ne dépasse pas les quelques grammes et permet d’étonnantes interactions entre le mur qui leur sert de support et le vide qui les anime. Subtil jeu de découpes, de collage et de compositions, les ramifications s’expriment comme d’infinis jeux de fractales dans une évocation chère à l’artiste d’une nature artificialisée. Sculptures poids-plumes et robustes à la fois, les alguorescences s’agrippent contre vents et gravité aux parois des espaces, permettant l’investissement d’espaces inhabituels.
Cet imaginaire marin se prolonge avec Récif d'éponges (capita vitum), sculpture-accumulation d’Eponges naturelles de mer, végétales de cuisine et de mousses synthétiques, qui après un procédé de « fossilisation » et de transmutation de matériau, viennent s’homogénéiser en un même bloc. Cette nouvelle identité à la fois familière et étrangère, vient questionner le spectateur sur les frontières ambiguës du naturel et de l’artificiel.


 


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